Vous êtes-vous déjà demandé ce qui faisait la réussite d’une improvisation ou même de l’interprétation d’une œuvre ?
Vous êtes-vous déjà ennuyé lors d’un concert alors que les musiciens et musiciennes sont excellents, ce sont des virtuoses, ils maîtrisent leurs instruments, ça se sent, vous l’entendez et pourtant… Le temps est long, il ne se passe pas grand-chose, les poils sont au repos. Moi oui, souvent.
Pourtant, ces jours-ci j’ai eu la chance d’entendre de belles improvisations, qui m’ont touché et parlé.
Elles ne venaient pas de pianistes virtuoses, rompus à l’improvisation et maîtres de leur instrument.
Non, c’était des improvisations venant de personnes, qui jouent de puis peu, ou qui découvrent l’improvisation, ou qui se remettent au piano… J’ai eu du plaisir à les écouter, et c’était toujours trop court. J’ai d’ailleurs hâte de les entendre leurs prochaines créations.
La technique ne suffit pas
Ça veut dire une chose : la maitrise technique ne suffit pas à captiver un auditoire. Je crois aussi qu’elle ne garantit pas non plus notre plaisir de jouer dans la durée.
Bien sûr il faut la chercher, développer des réflexes, apprendre l’harmonie, les gammes, maitriser les formes musicales, les modes de jeux, aiguiser son sens rythmique, etc. Il y a beaucoup à apprendre en musique et au piano. C’est tellement énorme qu’une vie ne suffira pas.
Certes, ces aspects vont rendre la musique plus riche, plus maitrisée, plus précise. Ils vont permettre de rendre le discours plus clair, de l’étoffer. Ils vont permettre de transmettre avec plus de vérité ce que nous avons à dire. Et c’est important, très important, mais pas le plus important.
Tout cela vient en second. Ce n’est pas la matière première de la musique. Ce n’est pas ça qu’on va entendre ou écouter en premier.
Être présent dans chaque note
Ce qui compte c’est l’intention musicale, l’implication personnelle, l’engagement. L’essentiel c’est qu’on a tous quelque chose à dire et qu’on va essayer de le dire. Peut-être, le dire à soi-même, peut-être le dire à d’autres.
Certainement qu’au départ on le dira avec des maladresses, des imprécisions, des placements rythmiques incertains, une mise en forme déséquilibrée. On n’arrivera pas à nous exprimer comme on l’aurait voulu.
Ce n’est pas grave, on va travailler, apprendre, s’entraîner joyeusement.
Mais n’oubliez pas : tout l’apprentissage technique, de mise en place d’automatisme, de compréhension théorique, d’analyse, d’acquisition des outils musicaux… doit être sous-tendu par votre intention musicale.
Cette intention est première et elle est simple. Ce n’est pas quelque chose d’ésotérique, de mystérieux ou de coûteux en énergie. C’est juste : être présent dans chaque note jouée, même quand ce n’est pas la bonne.
C’est un prérequis pour qu’on ait envie de vous écouter, pour qu’on soit emmené dans votre univers, mais aussi pour que vous preniez vraiment du plaisir à jouer sur le long terme même en jouant pour vous-même uniquement. J’irai même plus loin, c’est la condition première à la construction d’une technique au service de la musique et de l’expression artistique.
Mettre l’intention en premier c’est choisir un chemin que je crois être le bon.
Et sur ce chemin vous allez faire en sorte d’acquérir des compétences techniques, qui vont nourrir votre imaginaire et votre chant intérieur. Elles vont vous permettre de mieux raconter vos histoires musicales, car sans cela, l’intention seule ne suffira pas à vous satisfaire sur le temps long.
Le programme du jour
Aujourd’hui, je vous propose donc de reprendre les outils développés dans les 3 dernières vidéos. Choisissez des éléments faciles à utiliser pour vous et concentrez-vous sur l’intention, avec détente et douceur.
Dans la vidéo du jour je fais une expérience, allez écouter et dites-moi si elle réussit.
Demain je vous proposerai une vidéo et un article pour apprendre à améliorer la relation entre votre oreille et le piano, c’est-à-dire apprendre à appuyer sur la note qui correspond au son qu’on voudrait entendre.
