Dans l’article précédent, je vous montrais comment la voix peut être un très bon outil de diagnostic de l’oreille, mais aussi un excellent vecteur pour mettre à jour votre chant intérieur.

L’idée est d’arriver à jouer ce que vous chantez et non l’inverse (ce qui est déjà bien, mais pas le but véritable)

Utiliser sa voix comme un préalable à l’improvisation au piano vous assure de créer une musique qui vient de vous.

Pour chanter, vous devez avoir une conscience interne des sons, ce qui n’est pas le cas forcément quand vous jouez du piano.

Mais, en choisissant de recourir à votre voix, vous allez vous exposer à une réalité souvent un peu dure : votre oreille a certainement besoin d’être encore beaucoup entraînée. 

La bonne nouvelle, c’est que je vais vous donner une route pour progresser très rapidement.

Voici d’abord 2 étapes que je vous recommande d’appliquer systématiquement quand vous travaillez des exercices pianistiques.

– chantez pendant que vous jouez, 

– puis chantez les exercices sans les jouer.

De cette manière, vous commencez en habituant votre oreille à de nouvelles sonorités puis vous vous rendez capable de les entendre mentalement.

C’est ce qu’on appelle l’écoute intérieure.

Cette écoute interne de haut niveau, permet au chefs d’orchestres d’entendre une partition avec des dizaines de parties.

Nous, ce qui nous intéresse dans son développement, c’est de créer les conditions qui vont vous offrir un véritable épanouissement musical par l’improvisation.

Ne faites pas cette erreur

Parfois, pour acquérir cette écoute, vous entendrez comme conseil : de ne pas utiliser l’instrument.

Son usage vous éloignerait du but à atteindre. C’est une approche très habituelle dans les cours d’écriture et de composition des conservatoires de musique.

Je pense que c’est une fausse bonne stratégie.

Je peux vous en parler, car je suis passée par là, et je n’ai pu constater que ça ne fonctionnait pas.

Le souci, c’est que souvent face à l’échec, on a plus vite fait de se remettre en cause. On se dit qu’on n’en fait pas assez, ou qu’on est nul, alors qu’il faudrait requestionner la méthode.

Respectez les étapes

Comme vous débutez, votre oreille n’est pas éduquée, elle manque de référence. Pour les acquérir, vous avez besoin de l’instrument. C’est seulement quand vous parvenez à chanter ce que vous jouez, que vous pouvez passer aux étapes suivantes.

Si vous arrivez à chanter sans le support du piano, c’est que votre oreille est prête, elle maitrise le sujet.

Pour cette raison, le chant est un bon moyen de vérifier la qualité de votre écoute intérieure.

Votre voix est le guide de vos improvisations

Quand vous allez improviser, le but ultime sera d’amener votre chant intérieur au piano. Et pour cela, il peut être très intéressant de chercher à jouer ce que vous chantez.

Attention, je n’ai pas dit de chanter ce que vous jouez. J’ai bien dit : de jouer ce que vous chantez.

Entre les deux, la nuance a l’air ténue, mais en fait elle est abyssale. Le processus n’est pas du tout le même.

Dans le premier l’oreille arrive à la fin tandis que dans le dernier, c’est l’oreille qui est première.

Ce processus, garantit une bonne connexion à votre chant intérieur, pour le prolonger au piano. 

Vous pouvez par exemple, chanter une mélodie puis chercher à la reproduire au piano. Peut-être vous faudra-t-il plusieurs essais.

Quand vous savez jouer la phrase au piano, chantez en une nouvelle et recommencez.

Pour vos premières expériences, démarrez avec des mélodies courtes.

Suivez cette voie et votre voix pour très vite (et pour longtemps), prendre un maximum de plaisir à improviser avec votre piano.

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